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La Russie critique la politique américaine envers Haïti et exprime son intention d’aider Haïti
samedi 20 mars 2021, par
La Russie critique le « gros bâton permanent de la démocratie » utilisé par le voisin du nord d’Haïti qui se dit l’État le plus démocratique du monde se dit toujours disposée à apporter l’assistance nécessaire aux Haïtiens à la fois bilatéralement et sous les auspices du Bureau intégré des Nations Unies à Haïti
Exposé de la porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Maria Zakharova, Moscou, 12 mars 2021
Dimanche 14 mars 2021 ((rezonodwes.com))– Nous avons reçu de nombreuses questions sur les développements en Haïti. Je voudrais leur donner une réponse généralisée.
En tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU (apparemment, c’est pourquoi on nous a posé tant de questions dans ce contexte), nous suivons de près les événements en Haïti, qui nous inquiètent. À l’heure actuelle, cet État des Caraïbes traverse une nouvelle vague d’instabilité politique qui dure depuis plus d’un quart de siècle. Haïti est en proie à une crise sociale et économique majeure. Cette situation, avec quelques changements de tel ou tel côté, est devenue un mode de vie constant pour les Haïtiens.
Il serait naturel de se demander quelles sont les sources de cette situation difficile ? Autrefois un territoire riche, Haïti était appelé une perle des Caraïbes au 18e siècle. Ce fut le premier pays d’Amérique latine à obtenir son indépendance et à donner l’exemple en matière de développement progressif. Pourquoi est-il maintenant en permanence en proie à de graves problèmes et est-il l’un des pays les plus pauvres et les plus instables de la région, et une préoccupation particulière du Conseil de sécurité de l’ONU ?
Il y a plusieurs raisons à cela. Ils incluent les conséquences de son passé colonial. Les problèmes internes d’organisation et de gouvernance sont naturels. Il y a eu des catastrophes naturelles, dont la plus dramatique a été le tremblement de terre de janvier 2010. Cependant, un facteur destructeur différent et absolument artificiel pour Haïti joue invariablement le rôle principal dans ses troubles. Je fais référence à une influence externe imposée.
Comment peut-on qualifier autrement le « gros bâton permanent de la démocratie » utilisé par le voisin du nord d’Haïti qui se dit l’État le plus démocratique du monde ? Quel autre résultat aurait-on pu attendre d’une telle « assistance » extérieure comme le pouvoir absolu de longue date du clan Duvalier soutenu par Washington et deux invasions militaires étrangères – en 1915 et 1994 – en un siècle ? Ces questions ne sont pas rhétoriques mais ont des réponses. Quel autre résultat peut résulter d’une présence extérieure qui imprègne en permanence tous les domaines de la vie économique et politique d’Haïti et qui vient avec l’imposition d’un pouvoir direct par l’instigation de conflits entre les élites nationales ?
Une telle ingénierie politique et sociale exacerbe toujours les problèmes mais n’aide jamais à les résoudre, en particulier pendant la pandémie actuelle. La pratique mondiale a prouvé plus d’une fois que toute exportation de modèles de développement étrangers, sans parler de l’imposition par la force, sans tenir compte des particularités, des traditions, des attitudes ou des racines historiques nationales des peuples d’un pays ne peut être lourde que de l’introduction de un déséquilibre dans les éléments de base du développement de l’État, la destruction des lignes directrices de développement et la perturbation des liens économiques naturels.
Tout cela devient encore plus évident par rapport à la pratique flagrante du double standard. Nous constatons cela au Venezuela, à Cuba, en Syrie et dans un certain nombre d’autres pays dans différentes parties du monde. Il est triste que l’on utilise ouvertement la double moralité qui érode les principes internationaux (si on peut l’appeler du tout la moralité) et que la démocratie ne soit interprétée que par la restitution occidentale et en grande partie comme une excuse pour l’ingérence. D’où les défis dont nous discutons aujourd’hui en ce qui concerne Haïti et la responsabilité des États étrangers pour leur part dans l’aggravation de ces défis.
Nous sommes convaincus que ces pays devraient se poser de nombreuses questions désagréables et essayer de parvenir au moins à des conclusions sensées. L’essentiel est de se rendre compte que le véritable objectif de l’aide n’est pas d’imposer des schémas étrangers mais d’aider les gens à décider eux-mêmes de leur destin via un dialogue inclusif, la formation d’un consensus public et politique basé sur leur droit interne et les normes internationales et sans ingérence extérieure. Ce sont des vérités communes qui sont fixées dans la Charte des Nations Unies. Cependant, nous les voyons souvent violés et même oubliés par de nombreux acteurs mondiaux.
La Russie préconise cette approche. Étant invariablement attachés aux principes de la Charte des Nations Unies, nous sommes disposés à continuer à apporter l’assistance nécessaire aux Haïtiens, à la fois bilatéralement et sous les auspices du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti. Nous avons l’intention d’aider Haïti à rétablir la stabilité politique dans le pays, à maintenir sa sécurité intérieure, à former son personnel, à maintenir la paix et à garantir les droits de l’homme.
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